RESTER RIVAGE est une enquête autour du village englouti de Naussac, en Lozère. Au cœur d’un dispositif circulaire, Lauriane, Marie et Caroline tissent les récits de la disparition du village.

En convoquant les voix des vivant·e·s des rives du lac, RESTER RIVAGE interroge nos rapports intimes à la disparition, à l’héritage, aux fantômes, aux résurgences, aux ruines qu’on engloutis en soi et à la résilience.
 
RESTER RIVAGE fait parler les montagnes, l'eau et les poissons et mêle les voix de celles et ceux qui ont vécu la construction du barrage, l’engloutissement et l’expropriation, celles et ceux qui sont arrivé·e·s après, celles et ceux qui luttent pour ne pas oublier, celles et ceux qui ne veulent plus en entendre parler.


En amont de la diffusion de leur spectacle RESTER RIVAGE prévue lors des Échappées 2024 à Eppe-Sauvage, nous accueillons la compagnie HEJ HEJ TAK pour une résidence de travail de finalisation de cet objet-spectacle que nous soutenons depuis son origine.
L’équipe sera pendant une semaine à Landrecies, une répétition ouverte au public sera organisée le jeudi 15 février à 14 h.

Merci de nous contacter si vous souhaitez y assister : ccoulon@lachambredeau.com


La résidence d’avril 2023 a été un temps de travail d’écriture et d’expérimentation plateau dans la configuration circulaire de la yourte qui sera similaire au dispositif final du spectacle.


Note d’intention :

Il y a en grec deux mots pour désigner le lieu : topos, un lieu cartographiable et chôra, un lieu existentiel et intime qui « accueille et engendre », qui produit des êtres qui ne seraient pas les mêmes ailleurs, qui pose son empreinte, façonne, dans une dynamique d’interconnexion.

Naussac sera notre lieu cartographiable. Nous y mènerons une enquête afin de récolter des récits de l’engloutissement de ce village auprès de celles et ceux qui l’ont vécu, de celles et ceux qui vivent au bord de ce lac aujourd’hui. Nous aurons une seule règle lors de ces entretiens : croire sur parole tout ce qu’on nous racontera. Donner de l’importance à chaque mise en récit de cet évènement.

À partir de cette enquête, chacune de nous trois explorera en quoi les récits de ce village englouti ont résonné de manière singulière et particulière, métaphorique et concrète pour elle. Se tisseront ainsi autour de l’histoire de Naussac nos propres échos personnels et intimes, nos chôra.
La figure de l’engloutissement de tout un village résonne avec notre besoin d’appréhender ce qui fait ruine en nous, les traces que nous souhaitons laisser, ce qui peut émerger après la destruction.
Et ainsi nous tenterons dans cette circulation des mémoires et cette horizontalité des récits intimes et collectifs de façonner de nouveaux mythes à célébrer ensemble, de nouveaux mythes qui nous racontent et nous inventent.

RESTER RIVAGE : une fête à ce qui s’écoule avec les eaux : les eaux de nos larmes, les eaux qui stagnent et celles qui filent. Une ode à ce qui peut émerger de nouveau, avec les vivant·e·s.

Une forme en plusieurs temps qui réunit un spectacle, une installation – exposition, un film documentaire et autres fragments sensibles

Marie Bourin, Caroline Décloitre & Lauriane Durix


Crédit photo : Charlotte Gautier Vantour